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Jean-Jacques Serra, docteur en sciences physiques et ancien chef de centre de la DGA à Odeillo (Pyrénées-Orientales), spécialiste des fusées, Membre de la Commission Scientifique du Four Solaire de Sorède (photo A.S.)
Le CEV est heureux de vous inviter à sa prochaine conférence
Vendredi 27 novembre 2015 à 20 h 30
Espace Philippe-Auguste de Vernon (Eure) - salle Vikings
par Jean-Jacques Serra et Philippe Varnoteaux
Présentation de la conférence
Le CEV a décidé de fêter dignement le 50e anniversaire du lancement du premier satellite artificiel français, le 26 novembre 1965. Deux conférenciers prendront la parole pour commémorer cette réussite qui propulsait la France au troisième rang des puissances spatiales.
Jean-Jacques Serra, docteur en sciences physiques et ancien chef de centre de la DGA à Odeillo (Pyrénées-Orientales), spécialiste des fusées, nous présentera le missile PARCA et la fusée sonde Véronique du LRBA. Les deux programmes démarrent à peu près en même temps à la fin des années 1940 et on retrouve souvent les mêmes acteurs dans leur développement. Avec une poussée de 4 tonnes pour Véronique et de 2 tonnes pour PARCA, leurs moteurs à liquides sont les plus puissants de l'époque en France. Ils suivront une évolution parallèle jusqu'à ce que le PARCA passe à la propulsion à poudre.
Le programme Véronique subit une interruption après 1954 et le PARCA est abandonné en 1959. Mais Véronique renaît en 1959 à l'occasion de l'Année Géophysique Internationale (AGI). En dix ans, 48 Véronique AGI seront lancées, d'abord pour le compte du Comité de Recherches Spatiales (CRS), puis pour celui du Centre National d'Études Spatiales (CNES). Une version allongée avec un moteur dont la poussée passe à 6 tonnes voit le jour en 1964. Déclinée en deux versions, elle sera tirée à 21 exemplaires jusqu'en 1975. Véronique a ainsi été la première fusée-sonde française et aussi la dernière à emporter une charge scientifique. Elle a permis à toute une génération d'ingénieurs et de chercheurs de se familiariser avec les problèmes liés à l'exploration spatiale. La voie était ouverte.
C'est donc le 26 novembre 1965 que Diamant A n°1 place du premier coup sur orbite la capsule A1 (rebaptisée Astérix par les médias). Il n'a fallu aux ingénieurs de la Société pour l'Étude et la Réalisation d'Engins Balistiques qu'à peine cinq ans pour réussir l'exploit ! Plusieurs facteurs l'expliquent, à commencer par le retour au pouvoir du général de Gaulle qui, en 1958-59, insuffle au pays une dynamique en faveur du progrès scientifique et technique ; cela permet de créer en 1961 le Centre National d'Études Spatiales.
Parallèlement, le nouveau pouvoir tient à doter le pays des outils de la puissance, dont le missile balistique. Confié à la SEREB (1959), le développement de celui-ci permet en même temps - et de manière opportune - de réaliser un lanceur de satellite : Diamant A. Toutefois, avant d'être mis au service de la conquête de l'espace, le premier Diamant sert à effectuer notre révolution balistique, comme l'avaient fait les Soviétiques huit ans plus tôt.
C'est cette révolution balistique que nous présentera Philippe Varnoteaux, docteur en histoire, spécialiste de l'astronautique française. Son dernier ouvrage, portant sur L'aventure spatiale française de 1945 à la naissance d'Ariane, pourra être dédicacé à l'issue de cette conférence.
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