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Titre du blog : Les amis du Padre Himalaya
Auteur : himalaya
Date de création : 14-06-2008
 
posté le 24-03-2019 à 14:46:13

Four solaire Himalaya 1900 Reportage Revue Massana Albera 2006...


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 FOUR SOLAIRE DE SOREDE, PREMIER FOUR SOLAIRE DU MONDE?

 

Ce reportage réalisé par Antoine et Marie Sanchez a été publié sur la revue locale " Massana  Albera' N° 19 Année 2006 " 

Les informations de ce reportage ont été  entièrement recueuillies à partir du livre de Jacinto Rodrigues (288 pages) "A Conspiraçào Solar do Padre Himalaya" édité en 1999 entièrement en langue portugaise. La langue portugaise se rapprochant de la langue catalane, c'est Marie Sanchez qui s'est chargée de traduire en français quelques extraits à l'aide d'un dictionnaire "Portugais - Français" .Merci à Marie pour ce fastidieux travail...

 

AVANT PROPOS...

Manuel António Gomes, que l'on surnommera plus tard « Himalaya » à cause de sa grande taille, naquit à Cendufe, petit hameau d’Arcos de Valdevez, au Portugal le 9 décembre 1868.

Ses parents António Gomes Fernandes et Maria Joaquina Gomes da Rocha étaient de pauvres paysans. Ils eurent sept enfants dont deux devinrent prêtres: Gaspar et Manuel (Himalaya). En ce temps-là, les parents pauvres envoyaient leurs enfants les plus doués et qui apprenaient bien, au séminaire pour continuer leurs études. Ce fut le cas de Manuel António Gomes.

Donc, à l'age de quatorze ans, Manuel entra au séminaire de Braga. Après son ordination il s'inscrivit à l'université de Coimbra pour des études scientifiques. II s'intéressait à toutes les sciences, lisant beaucoup. Il étudia l'hydrothérapie, le traitement par l'eau, le traitement par les plantes, les médecines naturelles et en particulier, l'énergie solaire. Manuel n'était pas toujours d'accord avec ses professeurs et parfois brûlait d'envie de leur dire son point de vue. Tout l'intéressait il voulait toujours en savoir davantage; voilà pourquoi au printemps 1899 il partit pour Paris.

 

PERIODE EN FRANCE DU SAVANT PORTUGAIS :  ÉTÉ 1900, SÉJOUR À SORÈDE DU « PADRE HIMALAYA »

C'est au printemps 1899 que le « padre Himalaya » arriva à Paris après un très long voyage en train depuis son pays natal du Nord du Portugal, muni de lettres de recommandation auprès des scientifiques français. Paris fut pour lui un émerveillement : la tour Eiffel, les ponts sur la Seine et cet énorme étalage de constructions où allait se tenir l'exposition universelle de 1900.

L'ambiance sociale de Paris était toutefois très agitée, à cause de l'affaire Dreyfus ; on venait de découvrir les falsifications que l'on avait tramées contre ce capitaine.

Le padre Himalaya quant à lui, se laissa pousser les cheveux, il prit aussi un costume civil pour pouvoir fréquenter les divers instituts et universités sans avoir l'apparence d'un prêtre.

Il se présenta un jour à la maison d'un professeur anticlérical, vêtu de la soutane, il fut reçu par ces propos : « Je n'ai pas de temps à perdre avec des prêtres ni l'intention de me confesser ».

Toutefois, le savant Berthelot, car c'était lui, se radoucit lors de ses recherches futures.

Himalaya côtoya de grands savants et professeurs tels que Jacques Armengaud, professeur au conservatoire d'arts et métiers qui le stimula pour ses recherches sur l'énergie solaire en lui facilitant l'organisation de demandes des brevets enregistrés par son cabinet. En peu de temps, Himalaya construisit une petite machine solaire et fit ses premières expériences à Neuilly-sur-Seine. Il assista émerveillé à l'exposition universelle de 1900.

C'est à Paris qu'il connut certainement le capitaine Bazeries et c'est avec ce dernier qu'il partit pour le sud de la France plus précisément à Argelès-sur-mer d'où était originaire Bazeries.

Lorsque le padre Himalaya se rendit dans le sud de la France en compagnie du capitaine Bazeries, le journal légitimiste portugais « La Nation » faisait référence à une notice sur le padre Himalaya. « Cet illustre savant prêtre, nous l'avons rencontré sur un plateau des Pyrénées-Orientales, il procédait à l'installation d'une machine pour produire avec la chaleur du soleil, la conversion du charbon fossile en diamant » (Journal La Nation 21 juillet 1900).

Il est possible que le padre Himalaya songeât à la possibilité de fabriquer des diamants artificiels en vertu des expériences du célèbre chimiste français Moissan.

Toutefois le principal objectif, comme Himalaya l'expliquait, était d'obtenir des azotes fertilisantes chimiques pour l'agriculture. Depuis longtemps, cette question était une des préoccupation de l'industrie. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le besoin d'une agro-industrie augmentait. Le nitrate du Chili était un fertilisant très connu et constituait une énorme richesse dont les Anglais, Allemands et Américains se disputaient les bénéfices (WR. Grace et Cie et Dupont).

Entre temps, William Crookes fit une communication en 1898 qui prévoyait la possibilité de fixation de l'azote de l'atmosphère. C'est aussi en 1843 que Regnault, en France obtiendra de l'ammoniaque grâce à l'utilisation d'un arc électrique.

Henri le Chatelier tentera aussi en 1890 les conditions de température et de pression avec l'usage d'un catalyseur. II obtint de l'ammoniaque à partir d'hydrogène et d'azote.

Tout ce contexte scientifique était connu du padre Himalaya et constituait une préoccupation essentielle à sa recherche.

La machine solaire qu'il a fait fonctionner à Sorède prétend développer ce processus de l'approvisionnement de l'azote atmosphérique transformée en « azotate ».

 

1900... L'AMBIANCE SORÉDIENNE DE L'ÉPOQUE...

En ce début de siècle et autour de ces expériences il existait une atmosphère d'espionnage industriel qui peut expliquer le caractère mystérieux autour de cette opération.

Le capitaine Bazeries était un « fameux » officier dont la spécialité concernait les questions du secret militaire. D'un autre côté on sentait un certain mystère dans l'ambiance du petit village de montagne perdu dans les Pyrénées-Orientales, situé à la frontière avec l'Espagne. II existait en ce temps là, comme dans toute la France, des sociétés rivale. En 1898, deux ans avant l'arrivée du padre Himalaya, le maire était Bonaventure Dispan et en mai 1899, Achille Vassal, républicain lui succéda. Le père Coll (curé de Sorède) s'occupait de l'ermitage de N.D. du Château, un très bel ermitage élevé dans la roche, en face des ruines du château d'Ultrera.

Le maire de cette époque, Vassal avait des idées anticléricales et plus concrètement contre le Père Coll, l'accusant d'être un adepte des royalistes. Le sous-préfet de Céret critiqua aussi le père Coll l'accusant de s'occuper davantage de politique que de religion.

Les luttes des deux clans se succèdent et s'amplifient. En mars commencèrent les premières rixes : A dix heures du soir, le 19, les opposants du nouveau maire criaient « Vive Dispan », accusant les républicains d'abus de pouvoir pour avoir remplacé le maire sans élections. Les acolytes monarchistes fréquentaient le café du Commerce (ancien café Faille sur la place près du porche). Le journal « Le Roussillon » manifeste son appui à Dispan, ancien maire. Le 4 juin la mutuelle « Alliance », royaliste organise sa fête annuelle. Tout le monde était surexcité, le nouveau maire demande l'appui de la gendarmerie de Saint-Génis-des-fontaines. La danse typique des royalistes, « La Bepe » était interdite. Elle était considérée comme une provocation, cependant en cette nuit, les relations empirèrent entre les deux clans rivaux. Monarchistes et républicains se sont battus violemment.

Mis à part ces rixes politiques, le père Coll était un enthousiaste de l'activité scientifique. Il fut professeur au petit séminaire de Prades et aimait manifester son amour pour la science. II était aussi correspondant local du journal « La croix des P.- 0. ». En juin 1900, Monsieur Pissera fit amener son « gramophone » à l'église, pendant la fête de la Saint-Jean. Les gens qui assistaient à la messe étaient émerveillés par la musique qu'ils écoutaient à l'église... C'est ce jour-là, que le père Coll annonça la venue du « padre Himalaya ». Personne ne savait qui il était, ni ce qu'il venait faire à N.D. du Château. Rappelons que le maire était toujours le républicain Vassal. Himalaya avait relu une réponse du département des Pyrénées-Orientales et de la circonscription d'Argelès-sur-mer, une carte laconique et vague donnant le capitaine Bazeries garant des expériences astronomiques qui vont être exécutées et auxquelles participerait le savant ecclésiastique portugais.

C'est ainsi qu'Himalaya partit en train de Paris pour rejoindre Argelès-sur-mer. Il fut reçu dans la famille du capitaine Bazeries qui l'hébergea une semaine en attendant la réception de la machine solaire qui devait arriver par le train. On déchargea les pièces qui avaient été construites à Paris et on les transportera directement à Sorède sur deux charrettes.

Depuis le village, il fallait évidemment tout monter à l'ermitage de N.D du Château situé à cinq kilomètres.

Malheureusement, il a fallu se rendre à l'évidence, les charrettes n'ont pas pu avancer en raison des difficultés pour emprunter le sentier étroit et rocailleux... Il était pourtant nécessaire de monter tout le matériel réceptionné à Argelès jusqu'au coll del Buc. Himalaya contacta des habitants du village en leur proposant de les rémunérer. C'est alors qu'une caravane formée d'ânes, de mulets et d'hommes chargés prit la direction de N.D. du Château avec en tête le padre Himalaya. Lors d'un passage difficile, l'un des ânes glissa et l'on frôla la catastrophe.

 

APRÈS LE MATÉRIEL, C'EST LES MATÉRIAUX...

Il y eut aussi des difficultés pour monter des pierres et du sable pour faire la plate-forme du four solaire. Le but était de cimenter le sol pour la préparation de la plate-forme où devait reposer le matériel d'expérimentation. On posa ensuite un rail circulaire bien nivelé et on monta la structure de support avec des roues que l'on poussait manuellement. Ces roues glissaient sur le rail et le four pouvait ainsi suivre l'orientation du soleil.

La « cloche » en forme de calotte sphérique avec une centaine de miroirs, était suspendue à la structure par deux essieux. On pouvait ainsi l'orienter horizontalement et verticalement...

 

UN ÉTÉ EXCEPTIONNEL DE CHALEUR...

Les expériences progressaient, un fort soleil pénétrait dans l'atmosphère limpide des P.O. C'est vers le 15 août que le padre Himalaya put obtenir la plus haute température. Dans sa correspondance, il écrivait à Gaspar, son frère resté au Portugal et qui était lui aussi prêtre : « La machine est prête à travailler, ne parle à personne de ce que je fais, jusqu'à la fin de mes travaux, dis juste que tout va bien... Les expériences ont commencé voici trois jours, les résultats sont bons, grâce à Dieu. II est bon de noter que cette machine est une perfection et qu'elle marche à merveille. Elle fond le métal en grande quantité et montre de toute évidence que tout ce que nous voulons obtenir, nous l'obtiendrons. Ici il y a aussi de la bonne eau mais en petite quantité, j'ai arrangé un tonneau avec un abattant, ainsi je peux prendre des bains qui me font un bien immense » (lettre à Gaspar le 15 août 1900). Rappelons que le padre Himalaya se soignait par des ablutions d'eau froide et par les plantes Les expériences progressaient, beaucoup de gens montaient voir l'appareil, ils venaient à pied ou à cheval, des gens importants tels que des scientifiques, des élèves d'une école de science, des professeurs, des pères capucins, la famille Lac Vivier d'Elne, le maire de Saint-André et bien d'autres encore. Le padre Himalaya les recevait et leur expliquait le but de ses expériences. Chacun observait cet engin qui faisait bouillir de l'eau dans une chaudière ou qui enflammait et brûlait des troncs d'arbres. II venait aussi des paysans et des gens du peuple qu'il recevait tout aussi bien.

 

LES VITICULTEURS LOCAUX S'EN PRENNENT À « HIMALAYA »...

En ce jour du 15 août 1900, le soleil était très chaud, le jeune savant prêtre était seul, et orientait les miroirs en direction du soleil et les projetait en direction du four. Essoufflée, Marguerite, la sœur de l'abbé Coll arrive en courant sur le site en criant : « Padre ! Padre ! Fuyez immédiatement, fuyez vite ! Ils veulent vous tuer ».

- Mais pourquoi ?

- Ils sont là en bas, une dizaine d'hommes qui veulent vous tuer. Ils veulent détruire votre machine, ils disent que vous êtes responsables car les vignes se dessèchent, fuyez... »

Le padre se sentit mis au pied du mur, le groupe de paysans sorédiens arrive soudain armé de bâtons, vociférant des paroles en catalan et avec un grand fracas.

« anem el matar » (nous allons le tuer). L'un des hommes se détache du groupe et s'adresse au padre Himalaya, et l'interpelle :

« Nous sommes là parce que nos vignes ne donnent pas de raisins, tout cela à cause de votre machine ! »

Le jeune prêtre leur expliqua que sa machine n'y était pour rien, la cause en était la grande sécheresse : « Voyez comme les plantes ici ne souffrent pas tout près du four solaire ! » Un moment plus tard, après un dialogue d'explication et de compréhension, le groupe fraternisa avec le padre Himalaya. (II a raconté cette anecdote à un journal portugais quelques années plus tard).

 

LES EXPÉRIENCES TERMINÉES, « HIMALAYA » QUITTE SORÈDE

ET REJOINT PARIS

Les expériences étant terminées, le padre Himalaya, un matin de septembre, quitta Sorède. Avant de partir il se rendit chez l'abbé Coll et sa sœur Marguerite pour les remercier de leur hospitalité et leur expliquant qu'il n'avait plus d'argent pour continuer ses expériences solaires. Une calèche l'attendait pour l'amener à Argelès et d'Argelès il prit le train pour Paris. Quant au matériel ayant servi à ces expériences d'après le professeur Jacinto Rodrigues, il fut ramené à Paris.

Durant son long voyage il se remémora tout ce temps passé à Sorède, ce petit village des Pyrénées Orientales. Pendant longtemps il y eut un échange de correspondance entre l'abbé Coll , sa sœur Marguerite  et lui.

Ainsi se termine la venue à Sorède du padre Himalaya, mais au village, comment nos ancêtres l'ont-ils perçu ? On le prit tout d'abord pour un sorcier : Un jour des mauvais plaisants ont dit que le « sorcier » voulait un chat noir et qu'il le paierait bien... Une femme un peu crédule qui en possédait un, le mit dans un panier et l'amena au « coll del Buc ». Le padre, comprenant la plaisanterie donna quelques pièces à la brave femme et la pria de ramener l'animal chez elle, il n'en avait nul besoin.

 

ESPION...?

On le prit aussi pour un espion;  Que faisait cet homme, étranger, là haut avec tout ce matériel. Malgré l'importance de l'événement, les sorédiens oublièrent très vite le padre Himalaya, la lutte entre Républicains et Royalistes continua encore pendant quelques année et il est vrai que la guerre de 1914 n'était pas loin... Pourtant en août 1922...

Il existait en ce moment là un bulletin de Notre-Dame du Château (paroisse de Sorède), publié par le prêtre desservant la paroisse, l'abbé Soubielle, voici ce qu'il écrivait : « Ne terminons pas notre promenade sans avoir relié le passé au présent. Vous êtes-vous rendu compte de l'endroit d'où vous regardez si attentivement devant vous ? N'est ce pas une plate-forme en ciment ? En 1914 un savant portugais avait choisi cet endroit pour y faire, avec des appareils spéciaux des expériences de condensations des rayons solaires. Ne proposait-il que cela ? Nul ne le sait et malgré des explications plus ou moins spécieuses, il a bien gardé son secret. La Grande guerre vint à éclater, notre homme s'empressa de vider les lieux. Les histoires diverses de l'espionnage allemand ne tardérent pas à faire fermenter toutes les têtes. On s'empressa de conclure a priori et notre savant fut à son tour accusé d'avoir médité les plus noirs desseins. Qui pourra nous le dire ? quoi qu'il en soit, la plate-forme en ciment n'est plus connue aujourd'hui que sous le nom de « plate-forme de l'espion ».

Pourquoi 1914 ? Alors que Himalaya était venu en 1900 ? Pourquoi cette différence de 14 années ? Nul ne le sait car en 1914 le Padre Himalaya était lancé dans des expériences autres que celles du soleil.

 

1978...ESPION...suite

C'est en 1978 que Jérôme Margail écrivit un texte sur ce sujet  II avait lu le bulletin de N.D. du Château et continuait de la sorte: « En 1942, le hasard me fit rencontrer à l'évéché de Perpignan le vicaire général Badie de Corneilla-del-Vercol. Lui ayant dit que j'étais de Sorède, il me dit : "Je pense que sûrement vous avez connu ou entendu parler de l'espion du Castell ? celui sur qui sont tombées les accusations les plus ridicules ?"

Je lui répondis que j'avais entendu parler de l'homme en question mais que je ne l'avais pas connu, je lui fis part de mes connaissances sur l'homme en question. Cet homme avait dépensé sa fortune personnelle pour la voir disparaître en un jour par le caprice des hommes. Il était arrivé dans notre région et d'après ce que nous vivons, c'était un précurseur des recherches sur l'énergie solaire. Il s'était mis au travail sur cette plate-forme en ciment dans l'endroit le plus ensoleillé au coll d'Ultrera ou coll del buc. Il paya des hommes de Sorède pour monter tout un matériel métallique et paya suivant le poids et l'encombrement des pièces. Pour le détail, je dirai qu'un certain B.P. de Sorède monta une pièce à lui seul d'une centaine de kilos. Pour cette pièce encombrante mais pratique pour les pauses qu'il faisait souvent il fut payé dix francs (la journée d'un ouvrier était de trois francs cinquante)

. Si de nos jours il y a encore des adeptes pour la sorcellerie, 1914 en était l'apogée. Le chanoine Badie me révéla qui était notre Portugais. Après avoir été séminariste et reçu la prêtrise, il se lança dans les recherches scientifiques et surtout les études solaires. La guerre de 1914 en fit pour nous un espion et retarda peut être ce qui se cherche actuellement. Le vicaire Badie conclut par ces mots : « C'était un ami ». Voilà comment se termine l'aventure de l'espion de N.D. du Château.

 

1995...

Bien entendu cette histoire qui dure depuis un siècle est loin d'être terminée.

En 1995, arriva à Sorède un autre Portugais : António Jacinto Rodrigues, professeur à l'université de Porto, ce dernier après de longues recherches, écrivait une biographie sur le padre Himalaya. Il se rendit tout naturellement à la mairie où il fit la connaissance du secrétaire de mairie René Pujol. Il fit part à celui-ci de l'objet de sa visite et ce qu'il recherchait à Sorède. Très enthousiaste, René lui indiqua quelques familles qui pourraient se souvenir du savant portugais « Himalaya », dont beaucoup connaissaient les vestiges du four solaire pour en avoir entendu parler, mais peu de personnes se souvenaient du « padre Himalaya ».

Il monta à Notre-Dame du Château où il rencontra « l'ermite » Michel Bouffard, à ce moment-là gardien de N.D. du Château et qui l'accompagna sur le site du four solaire. II rencontra aussi Marie, la fille de Jérôme Margail, et put ainsi prendre connaissance du fameux bulletin paroissial et des écrits de son père. Il se rendit aussi aux archives de l’évêché pour retrouver des écrits de l'abbé Coll sur le padre Himalaya. Il se rendit aussi en Allemagne et en Amérique.

 

1996...

10 février 1996 : Jacques Lahousse, de l'Indépendant du Midi, rencontre le professeur Jacinto Rodrigues à Sorède et lui consacre un premier reportage...

 

1999...

Un livre exceptionnel met en valeur l’œuvre du « padre Himalaya ». C'est en 1999 que le livre « La conspiration solaire du Padre Himalaya » du professeur de l'université de Porto, Jacinto Rodrigues, parut au Portugal en 2000 exemplaires. C'est à partir de cet ouvrage, édité pour l'instant en portugais, que nous avons réalisé ce reportage.

 

16 juin 2003 à Soréde, le Professeur Jacinto Rodrigues  et Marie Sanchez
 

2003...

Un film sur Himalaya en cours de réalisation...

En juin 2003, le professeur Rodrigues revient à Sorède cette fois-ci pour tourner le film tiré de son livre. Ce jour là, 16 juin 2003... Quelques sorédiens prirent conscience de cet événement historique : « Comment ce professeur venant du Portugal s'intéressait tant à ce four solaire alors que nous ne faisions rien pour mieux connaître cette fabuleuse histoire et pour mettre en valeur le site du coll del Buc ? » Quelques plus plus tard en juillet 2003, un petit groupe de sorèdiens bénévoles allait nettoyer l'emplacement de la plate-forme qui était pratiquement invisible compte tenu de la densité de la végétation.

Après ce débroussaillement, ils remontèrent les murettes de pierres sèches complètement écroulées et tout redevint plus clair. C'est à partir de ce moment que la plate-forme des vestiges historiques du four solaire fut mise en valeur et devint plus compréhensible.

Photo  Ci dessous....Septembre 2004...Antoine et Marie autour du buste du Padre Himalaya à ARCOS DE VALDEVEZ... 

 

 Place Himalaya à Arcos de Valdevez...
 

 

JUIN 2004... FÊTE DU SOLEIL À SORÈDE :

Le site mis en valeur, inauguration du panneau explicatif en souvenir du centenaire de l'attribution en 1904 du grand prix de l'exposition universelle au « padre Himalaya » de Saint-Louis aux USA.

En juin 2004, André Joffre, ingénieur et président de l'Association « Énergies Renouvelables 66 » (CCI des PO) s'intéressa à Himalaya, le précurseur des énergies solaires. Avec André Joffre, Christophe Courtois, Ingénieur (CCI des PO), Gérard Mélinés (Balades gourmandes) et Antoine Sanchez, organisèrent pour la première année une partie de la fête du Soleil, avec une randonnée jusqu'au coll del Buc. Un panneau fut inauguré en souvenir de ce grand homme qu'était Himalaya en présence du docteur Manuel Branco, du professeur Jacinto Rodrigues et de Gilbert Llong, représentant de la mairie.

 

PORTUGAL :  Pour mémoire................

DÉCEMBRE 2004... : LE CENTENAIRE À ARCOS DE VALDEVEZ

& AOÛT 2005... :Voyage au Portugal... 47 SORÉDIENS À ARCOS DE VALDEVEZ

 

En décembre 2004, une délégation de Sorède formée par Mr Yves Parteix maire et Gilbert Llong adjoint ainsi qu'Antoine et Marie Sanchez furent invités à Arcos de Valdevez pour célébrer le centenaire du grand prix Himalaya en Amérique. Durant cinq jours, d'éminents scientifiques portugais ont évoqué l’œuvre du " padre Himalaya ", l'enfant du pays, à partir du livre et du film présenté pour la première fois au Portugal.

En juin 2005, le film sous-titré en Français fut projeté à Perpignan (CNRS - TECHNOSUD) et à Sorède avec la participation de membres du Conseil municipal d'Arcos de Valdevez, village natal du savant.

Les relations entre les deux villes étaient amorcées et en août 2005, un voyage organisé par Antoine et Marie Sanchez  à Arcos De Valdevez eut lieu avec des sorédiens qui furent reçus par la famille d'Himalaya, le docteur Branco et le professeur Rodrigues, voyage qui restera longtemps gravé dans les mémoires des 47 sorédiens.

 

 1er voyage au Portugal des sorédiens en AOUT 2005.à Santiago de Cendufe village natal du Padre Himalaya

 

Suite au succès de ce séjour d'août 2005, sur proposition d'Antoine Sanchez ils ont décidé de créer une association « Les Amis du padre Himalaya de Sorède », qui a été fondée le 21 octobre 2005.

 

LE DEVENIR DU PADRE HIMALAYA APRÈS SON PASSAGE A SORÈDE

 

Après son départ de Soréde, (été 1900) qu'est devenu notre savant ? En 1904 il partit pour l'Amérique à Saint-Louis (Louisiane) où se tenait l'exposition universelle. Il avait fabriqué une autre machine solaire « le pyrhéliophore » bien plus perfectionné. Il obtint 3800 degrés. Le premier prix lui fut décerné. Il fut titulaire de 25 brevets.

Toute sa vie il chercha à améliorer la vie de ses semblables, comme il l'écrivait à son frère Gaspar, il ne cherchait pas la notoriété ni la célébrité mais le bien être de l'humanité. Homme d'exception, visionnaire, humaniste, généreux mais aussi modeste, qualité qui est devenue si rare de nos jours.

Le padre Himalaya mourut le 21 décembre 1933 à l'âge de 65 ans, à l'hospice pour personnes âgées N.D. de la Charité à Viana de Castello où il était curé. Un petit cortège funèbre l'accompagna au cimetière d’Ordem Terceira de Saint-François. Julio de Lemos prononça un court éloge funèbre à la mémoire du prêtre, la cérémonie fut rapide. Deux ans plus tard le 25 janvier 1935, on ramena son corps au petit cimetière de Cendufe, son village natal, où il repose désormais à coté de son frère Gaspar, tout près de l'église où il fut baptisé le 17 décembre 1868, et à quelques centaines de mètres de sa maison natale.

 

Four Solaire - Himalaya -L'espion du Castell

(extrait des archives et documents de Jérôme Margall de Sorède - 1906-1986) -

       Dans l'histoire du castell d'Ultrera on peut omettre des choses qui semblent banales et c'est bien le cas d'un fait que beaucoup de sorédiens ignorent mais qui est intéressant par ce que nous vivons aujourd'hui (...) Comme je compulsais des vieux papiers, j'ai retrouvé un bulletin de N.D. du château du mois d'août 1922 que publiait à cette époque notre prêtre desservant la paroisse de Sorède, notre cher ami l'abbé Soubielle (...) Et le chanoine Badie conclut en disant "C'était un ami". Voila comment se termina l'aventure de l'espion du castell d'Ultrera.

 

Remerciements : Eté 2006...Nous tenons à remercier le professeur Jacinto Rodrigues de l'université de Porto, auteur du livre édité en portugais « A Conspiração Solar do Padre Himalaya » dont nous avons tiré des extraits, le docteur Branco d'Arcos de Valdevez, l'ingénieur André Joffre, président d'"Energies Renouvelables 66" et Christophe Courtois, ingénieur à la CCI des PO (ER 66), avec qui nous participons, depuis trois ans, à une mise en valeur de l'oeuvre du savant portugais Manuel Antonio Gomes ...Alias « Padre Himalaya ».    

                                Antoine et Marie Sanchez

 

 

Commentaires

Fanny39 le 24-03-2019 à 14:52:15
Merci, je vous recommande également la lecture des ouvrages de Françoise Azoulay