La
centrale solaire Thémis installée à Targasonne dans les
Pyrénées-Orientales demeure le symbole de l'avance qu'avait la France
en matière d'énergie solaire au début des années 1980. Après une
traversée du désert, elle tient sa revanche et attise toutes les
convoitises. Elle est même au centre d'un enjeu politique entre l'Etat
et la Région qui soutient le site devenu une véritable plate-forme
d'expérimentation multi-technologies solaires. Depuis 2004, trois
projets exemplaires ont vu le jour à Targasonne : Thémis-PV (6 millions
d'euros) porté par Sunergie a pour but de réaliser une centrale solaire
photovoltaïque de 1 MWc à fort rendement montée sur héliostats, Pegase
(7 millions d'euros) porté par la laboratoire PROMES du CNRS vise à
développer une boucle thermo-dynamique solaire/gaz de 1,4 MW et le
projet Censol-PV (2,5 millions d'euros) porté par EDF Energies
Nouvelles qui tend à coupler des systèmes de suivi du soleil (Exosun en
l'occurrence) à un système de concentration de l'intensité lumineuse.
Et
le Conseil Général propriétaire du site ne compte pas s'arrêter là.
Justement, pour accélérer cette mutation, une nouvelle gouvernance a
donc été signée le 28 septembre dernier. La Région Languedoc-Roussillon
est ainsi directement associée à la gestion du développement de Thémis
aux côtés du Conseil Général des Pyrénées-Orientales et du pôle DERBI
présidée par André Joffre. Cette modification de la structure de
gouvernance va permettre d'élargir le potentiel opérationnel et
scientifique de Thémis pour en faire une plate-forme d'expérimentation
multitechnologiques solaire « Thémis Solaire Innovation » de
valorisation solaire de dimension européenne.
Et les projets
de fourmiller sur cet espace de 17 hectares qui dispose de réserve
foncière à hauteur de 40 hectares supplémentaires : Photovoltaïques
utilisant la technologie des lentilles de Fresnel, paraboles PV à
concentration et paraboles-Stirling, prototype de four solaire
multifonctions etc. Sans oublier un lieu d'expositions et un circuit de
visites pour développer le tourisme industriel. « L'Etat doit venir
mettre de l'argent ici et pas en Savoie comme il le fait, sinon Thémis
n'aura aucune chance face à la concurrence internationale » lance
Georges Frêche, le président de la Région Languedoc-Roussillon. La
balle est dans le camp de Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à
l'Ecologie qui a visité le site le 28 août dernier annonçant qu'elle ne
laisserait pas tomber la recherche française sur le solaire. Thémis est
finalement devenue un symbole politique d'une dualité Etat-Région à
quelques mois des Régionales. «Pour le reste, c'est à la fin du marché
que l'on compte les bourses » disent les paysans cerdans.